Partager, contribuer… C’est le sens même de l’entrepreneuriat. Cet engagement, j’y crois profondément depuis l’adolescence, puis il a pris forme au sein de l’entreprise dont j’ai la charge. Diriger une entreprise, c’est assurer son avenir, créer son emploi, puis celui d’autres, générer de l’activité dans un secteur, sur un territoire, innover, s’adapter au changement, car le monde change, que l’on pense à la crise sanitaire ou à l’urgence climatique. Etre dans le long terme, éviter cette accélération que l’on nous vend tout le temps, pour être dans du développement durable, tel est le sens de mon engagement.
Se reconnaitre entrepreneur, c’est revendiquer une appartenance, être membre d’un club – même en refusant toute étiquette- qui mise sur l’action, sur l’initiative, pour en faire un moteur. Il s’agit aussi d’en connaitre les limites et accepter les échecs, quelle que soit la définition que l’on en donne. Et prendre ses responsabilités.
C’est dans cet esprit que j’ai souhaité aller plus loin, en investissant du temps, de l’énergie, de l’expérience avec un premier acte de redistribution d’abord effectué au sein de PBA, Netangels lancé en 2011 puis de mon implication au sein de Marseille innovation. Fort de la volonté qui m’anime de « rendre ce qui m’a été donné » j’ai souhaité également m’engager financièrement. Un cercle vertueux puisqu’en soutenant de jeunes pousses, ma pensée a évolué, s’est affinée, et m’a conduit à développer un modèle qui m’a amené vers quelques succès comme Monshowroom.com, Gamned, French Founders ou encore Avisvérifiés.com (skeepers) etc… vers des échecs aussi, parce que c’est le métier. La confiance, voire la candeur ont du bon, on se trompe parfois. Mais un investisseur n’est pas un entrepreneur. Si les profils sont multiples tous se retrouvent dans la prise de risques et dans des stratégies gagnantes. Oui, il faut avoir des résultats perçus comme des succès pour légitimer son action. Mais si j’ai choisi d’intervenir en amorçage, ce n’est pas un hasard, c’est une réponse à une problématique économique et sociale, gagner ce n’est pas juste lever des millions, c’est créer de l’échange, de l’activité, générer de la richesse, de la valeur ajoutée et ne pas oublier de se remettre souvent en question et s’adapter.
Je suis issu d’une génération individualiste, qui a loupé des coches, celui de la politique, celui de l’écologie. Ces urgences sont là. Il faut y répondre et revenir à cette idée de contribution. C’est dans le mécénat, via l’engagement dans des projets d’envergure que j’oriente aujourd’hui mes initiatives. Inspiré par l’exemple de grands entrepreneurs, je suis convaincu que l’entreprise a son rôle à jouer en alliant ses forces et ses valeurs à celles du sport, de la culture, de l’éducation, pour intervenir sur ces fléaux mondiaux que sont la pauvreté, la maladie, les catastrophes climatiques. Assurons, assumons le durable, ayons l’ambition du temps long pour engager une véritable dynamique de changement.
Denis Liotta